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Cellule royale introduite dans la hausse. Cette colonie est à peine montée dans la première hausse alors que ses voisines ont déjà bien entamé leur deuxième.


La cellule est introduite 11 jours après le greffage de la larve, elle est entourée d'un morceau de papier aluminium qui la protège des attaques des abeilles ou de la reine en place. La reine en place ne détruit jamais la cellule par le dessous (elle ne serait pas en position de force), elle le fait toujours par le côté, la reine qui est dans la cellule étant alors incapable de lui résister (elle ne peut pas se mouvoir).


Les photos qui suivent ont été prises en moins de deux minutes...

La jeune reine a planté son dard au niveau de l'abdomen, elle ne lâchera pas sa prise avant la fin.


Aucune abeille n'interviendra durant le combat, qu'elle soit fille de la noire ou de la jaune.



Les deux reines ont roulé plus loin sur le cadre.


C'est fini, la jeune reine lâche prise, la reine âgée est morte, vive la nouvelle reine.


Les abeilles s'approchent pour se rendre compte de la (triste) réalité de la situation.


Les abeilles cherchent déjà à évacuer le cadavre de la reine morte. Une abeille noire pousse le corps et une abeille jaune le tire dans un même mouvement, l'unité va se recréer au sein de la colonie.


Une abeille jaune (donc fille de la reine défunte) propose, un peu comme un adoubement, une ration de gelée royale à la reine noire.


Âmes sensibles s'abstenir... la fin d'un règne n'est pas toujours des plus paisible.


Au printemps, dans un rucher où les colonies se développent bien dans l'ensemble, les quelques unes qui végètent doivent être suivies avec attention pour comprendre la cause de leur manque de dynamisme. Le plus souvent nous avons affaire à des reines âgées qui ne sont plus capables de pondre suffisamment. Indépendamment du rendement potentiel en miel, le danger qui guette ces colonies faibles ce sont les maladies opportunistes et elles finiront le plus souvent par devenir bourdonneuses. Pour toutes ces raisons, en tant qu'apiculteurs il nous faut impérativement renouveler les reines régulièrement, avant de voir les colonies péricliter.

Il nous est parfois arrivé d'utiliser la technique dite "à l'australienne" qui consiste en l'introduction d'une cellule royale (protégée) prête à naître dans la hausse, au dessus du nid à couvain (hors du couvain donc, mais dans une "zone" fréquentée par les abeilles).

Avec cette technique on estime qu'un pourcentage intéressant de colonies vont se "remèrer".
A petite distance du couvain, la vieille reine ne s'occupe guère de la cellule royale introduite. Une reine vierge va naître et l'on observe alors deux cas de figure :
     La reine se précipite sur celle en place et la trucide (comme elle est plus souple, plus vive, elle a en principe le dernier mot),
     Ou bien encore se produit une supersédure, la ruche conservant pour quelque temps deux reines en ponte (après fécondation de la jeune reine), chacune ayant son aire d'évolution (deux nids à couvain donc), une "Pax Romana" en quelque sorte...

A noter que l'introduction d'une cellule de cette façon n'est en définitive qu'une imitation de ce que réalisent naturellement certaines colonies qui élèvent spontanément une nouvelle reine pour remplacer la reine défaillante (anecbalie).
















Lors des visites de contrôle de ponte, il m'est arrivé plus d'une fois de découvrir cette situation exceptionnelle que nous appelons "supersédure"...

Un jour, en visitant une colonie, je me rends vite compte qu'il s'agit d'une colonie pourvue de deux reines, car visiblement elle possède deux nids à couvain séparés, et deux populations très distinctes, la moitié des abeilles sont jaunes (comme des ligustica), l'autre noires (comme des mellifera mellifera) aussi, quand j'ai vu ces deux reines sur le même cadre (un cadre de rive...) j'ai compris que j'assistais à la fin d'un règne. La jeune reine (couleur noire) ayant visiblement décidé de mettre un terme (brutal) à la cohabitation. Vite, je pose le cadre à plat sur la ruche et me précipite sur mon appareil photo (dans le fourgon)... au retour le combat est déjà bien engagé. C'est la jeune reine qui a porté son attaque, ne laissant aucune chance à sa rivale (couleur jaune).








































































































































































Le temps de la perestroïka est venu...

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