Le château du Boistissandeau, fin du XVIème début du XVIIème siècle. Propriété acquise par le Conseil Général de L'orangerie avec à l'étage, entre chaque fenêtre, une sortie de ruche. Le site a été transformé et les « ruches » ne sont plus visibles désormais. Une sortie de ruche. Vue de l'intérieur d'une pièce, la fenêtre à carreaux et le volet de bois ouvert. Même vue, volet fermé. Plaque apposée sur la façade de l'aile gauche du château. |
Ce texte est tiré d'un article réalisé en septembre 2003 pour la revue: Abeilles et Fleurs . De l’intérêt de l’observation et de l’importance que l’on y accorde… Situé au cœur du bocage Vendéen, à proximité des Herbiers, voici un lieu chargé d’histoires. Mais pas seulement de celles qui parlent de guerres et de successions, car ici s’est aussi écrit une page de l’histoire des abeilles.
Nous sommes au XVIIIème siècle, Jean-Baptiste Laurent d’Hillerin (1704-1779), propriétaire du château du Boistissandeau est un homme énergique, passionné par l’étude des sciences alors en plein essor. Il procède alors, à de nombreux aménagements
autour du château et notamment à la construction de vastes orangeries
surélevées de greniers et de pièces pour loger le personnel domestique. A
l’étage, dans l’épaisseur du mur, il fait aménager des cavités assez vastes
pour accueillir des essaims d’abeilles. Une sortie donne sur l’extérieur. A
l’intérieur une fenêtre à carreaux assure l’étanchéité et permet l’observation. Un volet de bois isole la
« ruche » de la pièce où loge le personnel.
Mr d’Hillerin est un ami du grand savant René Antoine Ferchaud de Réaumur (1683-1757), biologiste, entomologiste, mathématicien, physicien, ornithologue… Mr de Réaumur est nommé à l’Académie des Sciences à 28 ans, promu directeur à 31 et il en sera pendant 40 ans alternativement directeur et sous-directeur Il vient tous les ans passer ses vacances dans son manoir de Réaumur en Vendée (Propriété de la commune de Réaumur, ce manoir est ouvert au public. Il accueille un parcours muséographique consacré à l’œuvre de Réaumur). Il rend de fréquentes visites à son ami Mr de Hillerin. Il a d’ailleurs sa chambre au premier étage du château du Boistissandeau. Celle-ci est aménagée avec un petit laboratoire.
Il passera de longues heures devant ces ruches vitrées, à contempler son « cher petit peuple », comme il aimait à l’appeler. Il utilisera la technique qui fut la base même de sa démarche scientifique : l’observation. Car il a toujours procédé ainsi, accordant la plus grande attention à cette pratique. Toute la concentration portée sur ces colonies aura certainement contribué à l’élaboration de l’énorme travail publié dans son « mémoire pour servir à l’histoire des insectes ».
Ces ruches ont pu être utilisées pendant de nombreuses décennies, et la récolte de la partie supérieure des brèches rendue possible grâce au positionnement de croisillons de bois à mi-hauteur. Afin de limiter l’attaque des ouvrières lors de la récolte, les pièces pouvaient être obscurcies en obstruant les fenêtres au moyen de claies.
Au XVIIIème siècle, Mr de Réaumur considère l’observation comme fondement de tous ses travaux. Citation de Mr de Réaumur :
Nous remercions les frères Joseph et André de nous avoir permis la visite de ces lieux historiques. |