Ruches pourvues de leur fond grillagé. Comptage des cadres de couvain. Mise en place des lanières. Retrait d'une plaque pour comptage. Comptage des varroas. Le comptage achevé, nettoyer le lange et le remettre en place. Ne pas comptabiliser les varroas insuffisamment pigmentés. |
Je vais vous décrire notre technique de comptage des chutes de varroas lors des traitements de fin d'été. Ces comptages ont pour premier but de s'assurer du bon impact des traitements préconisés par le Groupement de défense Sanitaire, mais ils permettent aussi de réaliser des comparaisons entre colonies aux caractéristiques différentes (races, âges des reines,...). Des colonies fortes (représentatives d'une moyenne haute de notre cheptel) sont présélectionnées. Nous notons les différentes caractéristiques de ces colonies : ont-elles essaimées au cours de l'année ? Combien de cadres de couvain ont-elles ? Quel est l'âge des reines ?... Elles sont ensuite équipées de fonds entièrement grillagés (grillage métallique à mailles tressées) ; dessous ces fonds, des plaques amovibles en contreplaqué (peint en blanc) sont positionnées afin de collecter les éléments (débris, varroas,...) qui chutent par gravité. Après une période d'observation (comptage sur les langes) sans traitement, on visite à nouveau les colonies. Le nombre de cadres de couvain est noté, les ruches sont nourries si besoin est et les inserts anti-varroas sont positionnés dans la grappe d'abeille. Les plaques (langes) sont relevées régulièrement en prenant garde de ne pas renverser ce qui les recouvre. Après quelques semaines on repositionne les lanières anti-varroas (on les change d'inter-cadres) en veillant à ce qu'elles soient toujours bien au cœur de la grappe d'abeilles. Les langes sont pourvus de repères qui facilitent le comptage, j'utilise un brin de paille pour "tester" les varroas lorsque j'ai quelques doutes. Il ne faut en effet pas confondre grains de pollen, boulettes de propolis et autres débris divers avec les varroas. La technique du "pifomètre" n'est pas de mise pour ces comptages, on sous-estime généralement la quantité de varroas présente sur les langes. Il faut donc compter patiemment (mieux vaut ne pas observer trop de colonies, ce serait trop fastidieux). A la fin de la période d'observation des chutes de varroas en présence des inserts anti-varroas, on retire les lanières et on positionne sur le plancher des ruches (au contact des abeilles), des langes enduis de graisse (de la graisse à traire fait parfaitement l'affaire) mélangée avec 0,5 ml d'un produit anti-varroas. On reprend le comptage des varroas présents sur les langes quelques jours plus tard, et on renouvelle une deuxième fois cette opération. |
Les comparaisons de résultats de comptages entre collègues sont très
intéressantes et il y a sûrement matière là à réflexion sur les causes
qui favorisent le développement des varroas dans nos colonies
d'abeilles.
Voici par exemple les résultats (bruts) de mes comptages de varroas pour la fin d'été 2011 : |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
On peut à partir de ces
quelques chiffres produire des graphiques, il y a toutefois beaucoup de
façons de les présenter, de les exploiter, je vous propose ici ma
version : il s'agit de reporter sur un graphique le nombre journalier de
varroas comptabilisés (la moyenne des 9 ruches observées). Exemple : si
l'on comptabilise 70 varroas sur une période de 7 jours, on considère
une chute de 10 varroas par jour, cette approche (par nature
imparfaite) ne peut être réalisée qu'en dehors des périodes de chutes
brutales de varroas (juste après les traitements), c'est pourquoi durant ces périodes les comptages ont lieu tous les jours.
On constate donc un pic de chute des varroas qui s'établit à 700 le
lendemain même de la pose des lanières anti-varroas, le reste du
graphique étant trop écrasé par ce pic (il y a pourtant des chutes de
varroas et donc toujours une action des lanières), je vous propose à la
suite un autre graphique dans lequel j'ai occulté les 3 jours qui
suivent la pose des lanières (la courbe est volontairement interrompue
3 jours), on a donc ainsi une sorte de zoom sur les autres périodes.
En fin de période d'observation
il n'y a plus de varroas à compter sur les langes, les derniers traitements de
contrôle en révèlent cependant quelques uns. J'en tire trois conclusions
: notre traitement d'automne a été très efficace ; il n'est pas
nécessaire de réaliser un traitement hivernal ; les varroas seront
encore présents à l'appel (peut-être "à la pelle" !) la saison
prochaine.
Un
dernier graphique pour mettre en évidence la répartition en pourcentage
des chutes de varroas en fonction de la période d'observation Nous partons toujours de la moyenne des 9 colonies observées
En bleu les chutes cumulées dans les 3 jours qui suivent le traitement
En rouge les chutes cumulées durant les 2 mois et demi qui suivent ; on voit bien qu'au delà de l'effet "choc" très conséquent (+ de 50 %), il est nécessaire de poursuivre le traitement (les lanières) plusieurs semaines pour maximiser l'effet du produit anti-varroas. En jaune, les chutes cumulées lors des deux dépistages finaux. Le traitement dans ce cas (bleu + rouge), a eu 98 pour 100 d'efficacité. Nous avons encore gagné une bataille, mais nous n'avons pas gagné à ce jour "la guerre contre les varroas".
|